Ce livre aborde la principale énigme du monde du travail : la coopération. Elle est nécessaire au bon fonctionnement des entreprises, mais ne repose que sur la volonté de donner : on donne aux autres parce que donner permet d’échanger et donc d’exister en entreprise.
Coopérer suppose en effet de créer des liens sociaux, par l’intermédiaire desquels circulent des biens, des informations, des services, des symboles, des rites ou des émotions, comme circulaient les dons dans les sociétés « primitives ». Mais ces échanges ne peuvent être réduits à une série de comportements altruistes et pacifiques : donner représente également le moyen d’obliger, d’obtenir, de trahir ou de prendre. Et ce « commerce » se réalise au nom d’un tiers, qu’il se nomme métier, mission, projet, réseau ou entreprise. Loin de reconnaître ces générosités, celui-ci dénie l’existence du don et privilégie les modes de gestion « modernes », qui préfèrent que salariés et employeurs soient quittes plutôt que mutuellement endettés.
Norbert Alter met ainsi en évidence un phénomène paradoxal, qui prend à rebours les discours du management ordinaire : le problème des organisations ne consiste pas à « mobiliser les salariés », mais à tirer parti de leur volonté de donner.
Norbert Alter est professeur à l’université Paris-Dauphine. Spécialiste de la sociologie du monde du travail, il est l’auteur de nombreux livres, dont L’Innovation ordinaire (PUF, 2000). Il a travaillé durant douze ans dans une grande entreprise avant de rejoindre l’université.
« Norbert Alter, le sociologue du travail, se livre à une critique sans concession du management moderne. Il estime que "le lien social se trouve entamé par les pratiques de rationalisation des entreprises". Pour compenser ou corriger ce travers se sont multipliés les fêtes ou les clowns d'entreprise, qui tiennent plus du placebo. Pour Norbert Alter, la priorité des priorités est de favoriser les échanges sociaux à l'intérieur des entreprises. Il développe la notion de "socialisation des émotions", fort utile pour comprendre les nouvelles formes de conflits que nous vivons aujourd'hui. »
LIAISONS SOCIALES
« Non, l'entreprise ne se résume pas à des échanges froids, mus par le calcul rationnel et la confrontation des intérêts égoïstes de ses membres. Du moins pas seulement, comme le met en évidence le sociologue Norbert Alter. Une autre logique est à l'oeuvre: la coopération. Celle-ci a pour carburant la bonne volonté et se décline à travers le triptyque " donner, recevoir, rendre". Il n'est pas question dans cet essai, du secteur de l'économie sociale et solidaire, mais du monde de l'entreprise dans tout ce qu'il a de plus banal. Bien que capitaliste, il ne peut pas se passer de cette "ingéniosité collective" qui prend corps dans le don, qui permet de créer du lien social et du sens. Norbert Alter inscrit sa démonstration dans la droite lignée de Marcel Mauss: son livre synthétise les connaissances sociologiques sur le sujet et les enrichit de nombreux témoignages de salariés. »
ALTERNATIVES ÉCONOMIQUES
« Norbet Alter mobilise dans ce nouveau livre la théorie du don de Marcel Mauss pour rendre compte de la manière dont se développent les échanges sociaux, en se centrant, cette fois, sur l'entreprise. »
CADRES
« Et si les rapports entre les salariés et l'entreprise reposaient sur un malentendu ? Alors que les premiers souhaitent donner (du temps, de la créativité, des avis...), la seconde est incapable de saisir cette chance, se privant ainsi d'une ressource précieuse. Norbert Alter invite à considérer la valeur du don dans l'entreprise. »
MANAGEMENT
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